17€
Double CD – Enregistré au Théâtre Dejazet en 1988
Anne Sylvestre et Pauline Julien
CD 1
Rien qu’une fois faire des vagues – Interrogatoire 1 (Dialogue) – Aux marches du palais – Les Guides (Dialogue) – Projets d’avenir (Dialogue) – La Chanson de Barbara – Je voudrais partir – Comptine – L’Enfant qui pleure – Rêve polonais (Monologue) – L’Étranger – Vue d’enfance (Monologue) – Suzanne – Mêre-fille (Dialogue) – Lâchez-moi – La Môme néant – Une Québecquoise errante – Lettre de Calamity Jane (Monologue) – Mon petit Bobby – L’Homme à la moto – Faux entr’acte (Dialogue ) – Les Blondes
CD 2
Gémeaux croisées (Orchestral) – Le Désir et le sablier (Monologue) – Non, tu n’as pas de nom – Rose – Lettre d’amour (Monologue) – Flou – Acte de depression (Monologue) – Maman ta petite fille a un cheveux blanc – La fille qui… (Monologue) – Ca va m’faire drôle – La Hulotte – Franglais (Dialogue) – Interrogatoire 2 (Dialogue) – 14 Peine d’amour minable – La faute à Eve – La jalousie (Monologue) – Les sentiments – L’âme à la tendresse – Comme Higelin – La vie oui – Une sorcière comme les autres
Anne Sylvestre : « Pauline était ma première interprète, et depuis longtemps. Les gens nous répétaient : “Pourquoi ne faites-vous pas quelque chose ensemble ?“ »
Pauline Julien : « On nous avait proposé de faire un spectacle ensemble. Cela ne nous disait rien ni à l’une ni à l’autre. Et puis, je suis partie au Népal. En rentrant, j’avais décidé de ne plus chanter et j’ai retrouvé Anne qui était chez moi. Pour elle non plus, cela n’allait pas bien fort. On a reparlé de cette idée et finalement, on s’est décidées ! Mais dès le départ, on ne voulait pas de co-récital : plutôt quelque chose de qualité où on aurait joué, bougé et chanté ensemble. »
Anne résume le « pitch » de « Gémeaux croisées » : « Deux voyageuses ont vécu le métier de chanteuses tout en menant leurs existences de femmes. »
Le spectacle, conçu et écrit par Denise Boucher (romancière et poétesse québécoise), Pauline Julien et Anne Sylvestre, fait alterner monologues et dialogues savoureux et chansons, celles d’Anne et de Pauline, mais aussi quelques reprises bien choisies de Brecht (La chanson de Barbara), Piaf (L’homme à la moto), Leonard Cohen (Suzanne), Jean-Paul Marchant (La hulotte) – clin d’œil au temps des cabarets de la rive gauche –, ou de la romancière française Viviane Forrester, connue pour son essai coup de poing paru en 1996, L’Horreur économique, ici avec un texte de chanson mis en musique par Marie-Paule Belle (Les sentiments)…
Mis en scène par Viviane Théophilidès, « Gémeaux croisées » est créé le 14 novembre 1987 au Centre culturel de Seraing, en Belgique. « Elles ont l’émotion à fleur de leur chair de femme. Elles nous font rire et pleurer, elles nous font gagner du temps, elles nous font cadeau de l’expérience de leurs deux vies en l’espace de trois heures et nous retournons chez nous environnés par elles, par les yeux, par les oreilles. Elles démontent tous les clichés dans lesquels d’aveugles conducteurs d’aveugles les avaient enfermées depuis des années », écrit Julos Beaucarne dans la préface de ce double album, longtemps introuvable et aujourd’hui réédité par EPM.
(Texte résumé trouvé sur jechantemagazine.net)
DIS-MOI PAULINE
Si je te l’écris en chanson
C’est plus sûr que par avion
Mais un truc ne tourne pas rond
Dis-moi Pauline
Chaque fois que vous débarquez
Vous vos guitares vos souliers
Vos grands hivers vos beaux étés
Vos bonnes mines
Nos journaleux nos radioteux
Nos télévisarques fameux
La crème de nos cultureux
Tous à vos bottes
Entonnent un Alléluia
Enfin de l’air enfin vous v’là
Enfin de la chanson qui en a
Dans la culotte
Ramenons pas nos fraises
Pour la chanson française
Il n’est bon bec
Que de Québec
(bis)
Ils mettent leur veste à carreaux
Ils s’en vont tous crier bravo
C’est vrai c’est chouette et puis c’est beau
Quoi c’est la fête
Quand vous parlez de liberté
J’en donne ma main à couper
Vous avez l’air de l’inventer
À voir leurs têtes
Moi ça me flanque le cafard
Qu’on n’ait pas un petit regard
Pour certains de nos scribouillards
Qui font de même
Parlent d’hiver et de printemps
Et d’amitié et de grand vent
Et même du gouvernement
Sans qu’on les aime
Ramenons pas nos fraises…
On vous a beaucoup plaints c’est vrai
De ce que chez vous le Français
Était envahi par l’Anglais
Sais-tu Pauline
Qu’ici c’est pas loin d’être ça
Le Français tu le trouves pas
Ou tu n’entends chanter que la
Langue crétine
Tout ce qu’ici vous déclarez
On le chante à notre oreiller
Quand il veut bien nous écouter
Même ça c’est rare
On vient pas des pays du froid
On vient d’Alsace on vient de Groix
Du quinzième ou de Courbevoie
C’est notre tare
Ramenons pas nos fraises…
Bon j’ai mis les pieds dans le plat
J’ai dit ce qu’il ne fallait pas
Mais à part moi qui le fera
Tu sais Pauline
Depuis le temps qu’on se connaît
Qu’on tourne le même couplet
Que la prudence et moi on n’est
Pas très copines
Mais si tu connais des Indiens
Des endisqueurs des journaliens
Des qui pourraient nous trouver bien
Voire exotiques
Avec notre accent français
Nous les copains on s’en irait
Leur montrer que parfois on fait
De la musique
On ramènerait nos fraises
Et la chanson française
S’rait dans le journal
À Montréal
On ramènerait nos fraises
Et la chanson française
S’rait plus à sec
Pour le Québec
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